Astrologie et croyance
Croire ou ne pas croire à l’Astrologie ? Est-ce une affaire de foi, de croyance ? Pour les non-avertis, l’Astrologie semble se nimber d’une aura magique ; comme si elle supposait l’existence de forces supérieures et surnaturelles, qui s’exerceraient sur la terre, l’homme, son psychisme et sa destinée. Dans cette question, il y a plus précisément celle-ci : croyez-vous en une influence cosmique ?
D’une certaine façon, cette croyance part d’une vision dualiste, pour ne pas dire primitive, de l’existence et de l’univers : les premiers hommes se représentaient un monde peuplé d’esprits, de puissances bénéfiques ou maléfiques, de dieux dont il fallait gagner les faveurs. Dualiste, parce que dans cette vision, l’homme est séparé de l’univers, qui le met potentiellement et de façon permanente en danger.
Croire ou ne pas croire à l’Astrologie devient pour moi une interrogation beaucoup plus large : sommes-nous un avec le monde, ou sommes-nous deux, c’est-à-dire séparés ? Là se situe la croyance, ou plutôt le modèle du monde. Je fais partie de ceux pour qui l’univers n’est pas morcelé, le mental et le corps ne sont pas plus séparés que ne sont séparables l’esprit de la matière, l’objet du sujet qui l’observe et la terre du reste du cosmos. Si par intuition ou conviction personnelle, la réalité d’une interdépendance universelle s’impose, il apparaît également naturel que nous soyons connectés, d’une façon ou d’une autre, aux cycles planétaires de notre système solaire.
Pour être astrologue, pour écouter un astrologue, il faut croire. Non pas croire que « l’astrologie, ça marche », mais avoir une certaine représentation du monde ; croire que nous sommes de la poussière d’étoiles, composés des mêmes atomes que les planètes ; qu’il existe différentes échelles de temps, et qu’elles se correspondent ; que nous ne sommes ni seuls, ni séparés, mais que nous appartenons au cosmos ; que les battements d’ailes du papillon suffisent à perturber de manière infinitésimale le mouvement de la terre ; que chaque être vivant, chaque chose inerte, chaque pensée, chaque prière, chaque intention et chaque acte sont interdépendants les uns des autres, et que rien ne tombe jamais ni dans le néant ni dans l’oubli, mais nourrit les noces toujours recommencées de la vie et de la mort. Chaque détail, du brin d’herbe à la furtive inquiétude, est une pièce du grand puzzle.
Il faut être poète.