Science et Astrologie

C’est entendu : l’astrologie n’est pas une science ! Ce qui ne signifie pas pour autant que l’on puisse la mettre dans le même sac que les arts divinatoires basés sur des supports complètement livrés au hasard (encore que cette question du hasard soit loin d’être élucidée !)… En effet, l’astrologie s’affranchit des arts divinatoires par le fait qu’elle se base sur des données qui, elles, sont scientifiques et prévisibles (le mouvement des planètes indiqué sur les éphémérides). Après, il est clair que tout est affaire d’interprétation …et qu’ici nous sortons du champ de la science.

Ephémérides astronomiques

L’astrologie ne répond à aucun critère scientifique et surtout pas aux principes aristotéliciens d’identité, de non-contradiction et de tiers exclu[1] ; elle semble appartenir à un autre niveau de réalité[2]. Dans l’univers quantique, une expérience[3] a été réalisée dont « la conclusion est que chaque point de l’univers est relié, au niveau quantique, à tous les autres points de l’univers[4] ». A ce niveau de réalité disparaissent les principes qui ont fondé la physique d’Aristote. « C’est dans le cadre de ces nouveaux paysages épistémologiques ouverts par la physique quantique qu’il est possible de situer le lieu de l’astrologie et de préciser la nature de ses possibles liens avec la science. » Autrement dit, la vision holistique de l’univers que semble permettre la physique quantique peut servir de modèle au symbolisme astrologique.

Même si ce n’est scientifiquement pas très raisonnable, de telles expériences confortent ma sensation intime de lien avec le reste de l’univers…

Pour être jugée scientifique, une expérience doit être reproductible ; son résultat ne doit pas varier d’un observateur à l’autre. L’astrologie ne peut remplir ces conditions : on ne peut isoler le facteur astrologique (une planète, par exemple) de son contexte (le système solaire) qui, de surcroît, est en mouvement, donc change constamment. Un thème natal, qui se calcule pour le lieu précis et la minute exacte de la naissance, est unique. Et le ciel ne reproduit jamais la même configuration planétaire (ou alors, à l’échelle de millions d’années). De plus, l’observateur – l’astrologue – n’est pas coupé de ce qu’il observe, et ne saurait en donner une interprétation  totalement « objective ». L’astrologie, bien que fondée sur des règles d’interprétation précises, n’en est pas moins une science humaine, où entre une grande part d’inspiration… sans parler de la projection, ennemi numéro 1 du praticien.

L’astrologie est une connaissance, un art symbolique qui n’appartient pas au champ de la science mais relève d’un plan transcendantal. Pourtant « la science, comme l’astrologie, est une projection de l’inconscient sur l’inconnu de la matière et du cosmos. Science et astrologie sont des projections du savoir de l’inconscient qui est un savoir diffus, non sachant, que Jung a appelé le savoir absolu. (…) C’est à ce niveau du savoir absolu de l’inconscient, c’est-à-dire de l’unité potentielle de l’ensemble de l’univers, que science et astrologie sont une seule et même chose » [4].

Espérons que le jour viendra où cette conclusion s’imposera et où la querelle entre astrologues et scientifiques cessera.

« Utiliser l’astrologie pour considérer les événements décousus du passé, pour chercher à les relier et leur donner un sens est certes une pratique valable. Mais de trop fréquentes interrogations sur l’avenir (…) éloigne l’astrologie du seul sens qu’elle puisse avoir à l’approche du XXIe siècle : nous présenter, à travers les symboles de la carte du ciel de naissance, les contradictions dues aux aspects non assumés de notre personnalité et permettre, en dialoguant avec ceux-ci, de prendre conscience du « Soi », la totalité essentielle de notre psyché »[4].

[1] a est a et n’est pas b

[2] c’est du moins mon avis, bien que d’autres aient essayé, avec un succès relatif, d’apporter des preuves au fait astrologique (M. Gauquelin, S. Fuzeau-Braesch).

[3] « On prend deux particules qui ont été unies, qui sont donc dans un état identique, et on les laisse se séparer. On constate alors que les deux particules, bien que séparées dans l’espace, sont instantanément en corrélation. Le fait d’effectuer une mesure sur l’une a un effet mesurable sur l’autre, comme si l’une « savait » ce qu’est l’état de l’autre, même à très grande distance ». Alain Nègre, Science et Astrologie, article (à lire !) sur la page http ://cura.free.fr/quinq/01negre.html

[4] Toutes les citations proviennent de l’article d’Alain Nègre cité.