LE POINT SUR UN CANULAR RECURRENT
Pas d’inquiétude : il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce supposé scoop inonde couvertures de magasines et boîtes mail toutes les quelques années, et les chiens ont beau aboyer, les astrologues passent…
De quoi s’agit-il ? Techniquement du phénomène très connu et très banal de précession des équinoxes : le point vernal recule d’un signe – 30° sur l’écliptique – tous les 2176 ans. Il y a un peu plus de 2000 ans, le point vernal coïncidait spatialement avec la constellation du Bélier : ce qui permettait aux astrologies indienne et occidentale de confondre leurs modes de calcul et de monter un même thème pour une même personne.
A partir de quoi, les indiens sont restés fidèles aux constellations, tandis qu’en Occident l’on gardait l’oeil fixé sur le point vernal, espace sur l’écliptique correspondant à l’intersection de la course du Soleil avec l’équateur céleste, au premier jour du printemps.
Il ne s’agit donc pas d’une “erreur” commise assidûment par des générations d’astrologues incultes, mais bien d’un choix de point de vue. Nous, occidentaux, avons construit l’astrologie que nous pratiquons autour de la structure Soleil-Terre/Lune, et avons adopté un point de vue géocentrique, cohérent avec notre statut de terrien.
Nous utilisons donc un “zodiaque tropical”, basé sur les saisons, tandis que l’astrologie indienne utilise un zodiaque stellaire, basé sur les constellations ; cela signifie techniquement une rectification d’environ – 24° (“l’ayanamsa”, différence sidérale) pour chaque facteur du thème astral.
Chaque type d’astrologie correspond à la civilisation qui l’a vu naître et qui privilégie un point de vue particulier : nous sommes une civilisation “solaire”, qui privilégie les valeurs de l’individu, de l’autonomie, de l’ego – et à ce titre pratiquons une astrologie solaire, c’est-à-dire tropique. L’Inde est encore une civilisation lunaire pour laquelle le collectif prime sur l’individu, et pratique une astrologie stellaire qui lui ressemble – et qui fonctionne pour elle.
Pas plus de serpentaire dans toute cette affaire, quoi qu’il en soit, que de dragon Ryu dans les nuages…